Citroën-Kégresse P15 N

Citroën-Kégresse P15 N
Citroën-Kégresse P15 N
Une P15 N (propulseur de 1930) dans les Alpes vers 1932.

Marque Citroën
Années de production 1928 - 1935
Usine(s) d’assemblage Usine Citroën de Courbevoie
Moteur et transmission
Moteur(s) Citroën type C6 six cylindres 72 × 100 mm
Cylindrée 2 442 cm3
Puissance maximale 42 ch
Boîte de vitesses 2 × (3 AV + 1 AR)
Poids et performances
Vitesse maximale 40 km/h
Autonomie 427 km
Consommation mixte 30 L/100 km
Châssis - Carrosserie
Châssis Semi-chenillé
Dimensions
Empattement 2 960 mm
Voies 1 320 mm
Nombre de places 2 à 11
Chronologie des modèles
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La Citroën-Kégresse P15 N est un semi-chenillé spécialement conçu par Citroën pour rouler sur la neige. Utilisant un propulseur Kégresse-Hinstin à chenilles métallo-caoutchouc, il est basé sur la modification d'une Citroën C6.

Véhicule civil, une vingtaine d'exemplaires sont cependant achetés par l'Armée française, en version ambulance, et utilisés jusqu'en 1940.

Historique

Les premiers tests ont lieu en 1927, d'abord avec des véhicules avec la carrosserie et le moteur 10 CV de la Citroën B14 et des propulseurs à chenilles en caoutchouc. Les chenilles métallo-caoutchouc sont introduites en 1928[1].

  • Essai d'une autochenille type neige (future P15 N) en février 1927 sur le mont Revard.
    Essai d'une autochenille type neige (future P15 N) en février 1927 sur le mont Revard.
  • Prototype du P15 N à moteur type B14, dans un salon en septembre 1928.
    Prototype du P15 N à moteur type B14, dans un salon en septembre 1928.

En décembre 1928 est présenté le modèle P15 N (N pour neige), avec la carrosserie type C6[2]. Le moteur est le Citroën type C6 à six cylindres de 72 × 100 mm, donnant une cylindrée de 2 442 cm3. La puissance est de 42 ch à 2 800 tr/min et permet une vitesse maximale de 40 km/h[3]. Deux skis sont placés à l'avant[2]. En été, le propulseur peut être enlevé et remplacé par des roues classiques[4].

En 1930, le propulseur est légèrement modifié : l'essieu porteur (répartissant le poids du véhicule sur les galets via un balancier) est descendu et la jambe tendeuse reliant la poulie de tension arrière à l'essieu porteur devient horizontale[1],[5].

Deux nouvelles versions apparaissent ensuite. En décembre 1932 est présenté le P15 NK à moteur six cylindres de 3 015 cm3 et quatre vitesses avant (au lieu de trois sur les autres types). Enfin, le P15 N 75 sort en 1934. Il utilise le moteur six cylindres de 2 650 cm3 de la Citroën Rosalie[4].

Le P15 N a été proposé au catalogue Citroën jusqu'en 1935[1].

Utilisateurs

Utilisateurs civils

La poste autrichienne (de) met en service une dizaine de P15 N, équipées pour emporter sept à onze passagers[6]. Ils restent en service jusqu'au début des années 1950[7]. L'administration islandaise commande quatre P15 N en 1930, carrossés localement. Ils sont gardés en service pendant plus de trente ans[8]. La poste suisse achète également deux P15 N en 1928-1929. La carrosserie locale est refaite en 1935. Ils quittent le service en 1939[9]. En France, le P15 N est adopté par les compagnies ferroviaires PLM et de l'Est[4]. Des compagnies allemandes, norvégiennes et tchécoslovaques utilisent également quelques P15 N[1].

Trois P15 N, offerts par Citroën, viennent en soutien de l'expédition de l'américain Richard Byrd dans l'Antarctique en 1934[10],[11].

Utilisation militaire

La voiture P15 N est essayée par l'Armée française dès l'hiver 1929-1930[2]. Trois types de carrosserie sont commandés pour les troupes de montagne : voiture de liaison tous terrains, tracteur bâché tous terrains et voiture sanitaire tous terrains[5]. Les derniers sont livrés en 1935 et les P15 N sont toujours en service au début de la Seconde Guerre mondiale[5]. L'Armée française en a acheté une vingtaine au total[12], en version ambulance[13].

Elle teste également une version blindée de commandement sur châssis P15 N, pour répondre au programme « type Q » de décembre 1930. Deux exemplaires sont produits par Citroën en 1933[14]. Hauts de 2,0 m, les engins pèsent 3,9 t. L'un des prototypes atteint la vitesse de 48 km/h lors des essais, menés par la commission d'expériences du matériel automobile de Vincennes en février 1934[15]. Ces véhicules sont admis aux tests en unités, sans que la production de série soit envisagée[14].

Références

  1. a b c et d Pascal Honegger, « P15 N : Évolution du seul propulseur conçu spécifiquement pour la neige »
  2. a b et c Vauvillier 2022, p. 98.
  3. Vauvillier 2022, p. 135.
  4. a b et c Honegger 2006, p. 18.
  5. a b et c Vauvillier 2022, p. 99.
  6. « Kegresse in Austria », sur kegresse.dk (consulté le )
  7. Pascal Honegger, « Autriche – P15 N transport public »,
  8. Krybebaands Societetet, Árni Kristinsson et Smári Ólason, « Kegresse in Iceland »,
  9. Pascal Honegger, « Suisse – P15 N transport publique »,
  10. Georges Gadioux, « Richard BYRD, en 1934, utilise du matériel français en Antarctique », Transpolair, (consulté le ).
  11. Honegger 2006, p. 6.
  12. Vauvillier 2022, p. 5.
  13. « Les matériels de l'Armée française en mai-juin 1940 », Magazine TNT (Trucks & Tanks), no hors-série 42,‎ , p. 61
  14. a et b François Vauvillier, « Tous les blindés de l'Armée française 1914-1940 », Histoire de guerre, blindés et matériel, no 100,‎ , p. 88-89.
  15. Pierre Touzin, Les véhicules blindés français, 1900-1944, E.P.A., (ISBN 2851200941), p. 95.

Bibliographie

  • Pascal Honegger, « Informations générales au sujet des voitures Citroën-Kégresse », .
  • François Vauvillier, Le grand album des Citroën-Kégresse sous l'uniforme, Histoire & Collections, , 140 p. (ISBN 9791038012202, présentation en ligne).
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