Espace contractile

Cet article est une ébauche concernant les mathématiques.

Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.

En mathématiques, un espace topologique est dit contractile s'il est homotopiquement équivalent à un point. Tous ses groupes d'homotopie sont donc triviaux, ainsi que ses groupes d'homologie de degré > 0.

Exemples et contre-exemples

Tout espace vectoriel normé (ou même : tout espace vectoriel topologique sur ) est contractile, à commencer par la droite réelle et le plan complexe.

Plus généralement, toute partie étoilée d'un tel espace (en particulier : tout convexe non vide, comme un intervalle réel ou un disque) est clairement contractile[1].

Le « cercle polonais ».

Le cône de tout espace topologique est contractile[1].

La n-sphère Sn n'est pas contractile bien que, pour n ≥ 2, elle soit simplement connexe.

En fait, une variété compacte de dimension n>0 n'est jamais contractile. Voir l'appendice de [2], où ce résultat est appelé "théorème fondamental de la topologie différentielle."

La sphère unité d'un espace de Hilbert H de dimension infinie est contractile (et même[3] difféomorphe à H). Plus généralement, dans tout espace vectoriel normé de dimension infinie, la sphère unité est contractile[4].

Un CW-complexe dont tous les groupes d'homotopie sont triviaux est contractile. Il en va donc de même pour une variété M de classe C. De plus, dans ce cas, l'application identité de M est homotope à une application constante par une homotopie non seulement continue mais de classe C. En effet, dès que deux applications lisses entre variétés lisses sont continûment homotopes, elles sont C-homotopes[5].

Le « cercle polonais », obtenu en ajoutant à la courbe sinus fermée du topologue un arc joignant (0, –1) à (1, sin 1), n'est pas contractile, bien que tous ses groupes d'homotopie soient triviaux.

Il existe des espaces qui, bien que contractiles c'est-à-dire se rétractant par déformation sur (un sous-espace réduit à) un point, ne se rétractent pas fortement par déformation sur un point[6].

Définitions équivalentes

Soit X un espace topologique non vide. Les énoncés suivants sont équivalents[7] :

  • X est contractile ;
  • l'application identité de X est « homotopiquement nulle », c'est-à-dire homotope à une application constante ;
  • X se rétracte par déformation sur un point ;
  • le cône de X se rétracte par déformation sur X ;
  • toute fonction continue à valeurs dans X est homotope à une application constante ;
  • deux fonctions continues quelconques à valeurs dans X (définies sur un même espace) sont toujours homotopes.

Notes et références

  1. a et b H. Cartan, Cours de C3, Algèbre et géométrie : Groupe fondamental, revêtements, Orsay, 1968-1969 (lire en ligne), p. 8 : Exemples d'espaces contractiles.
  2. Jacques Lafontaine, Introduction aux variétés différentielles, EDP Sciences,
  3. (en) Andrzej Granas et James Dugundji, Fixed Point Theory, Springer, , 690 p. (ISBN 978-0-387-00173-9, lire en ligne), p. 82.
  4. (en) J. Dugundji, « An extension of Tietze's theorem », Pacific J. Math., vol. 1,‎ , p. 353-367 (lire en ligne), Corollary 6.4.
  5. (en) Gerd Rudolph et Matthias Schmidt, Differential Geometry and Mathematical Physics : Part I. Manifolds, Lie Groups and Hamiltonian Systems, Springer, (lire en ligne), p. 188.
  6. (en) Allen Hatcher, Algebraic Topology (lire en ligne), chap. 0, exercice 6(c), commenté dans (en) « Why doesn't the “zig-zag” comb deformation retract onto a point, even though it's contractible? », sur math.stackexchange.com.
  7. Ces équivalences sont indiquées, sous une forme à peine différente, dans Cartan 1968-1969, p. 7.

Article connexe

Lemme de Poincaré

  • icône décorative Portail des mathématiques