Savoie-Nemours

La famille de Savoie-Nemours ou Genevois-Nemours constitue une branche cadette de la Maison de Savoie, qui dirige l'apanage du Genevois. Ces princes de 1514 à 1659 sont comtes, puis ducs apanagistes de Genevois et portent également les titres de « duc de Nemours » et « duc d'Aumale » du royaume de France voisin.

Histoire

L'apanage de Genevois est créé en 1424, puis recréé en 1534. Il fait suite au comté de Genève, acheté en 1401 par le comte de Savoie, Amédée VIII[1],[2].

En 1514, le duc de Savoie Charles II donne a son frère Philippe l'apanage du Genevois, auquel sont adjoints les baronnies de Beaufort (Beaufortain) et du Faucigny[2],[3]. Ce dernier obtient au même moment (en 1528) du roi de France le titre de duc de Nemours, donnant naissance à une nouvelle branche de la Maison de Savoie[4].

Entretenant des liens étroits avec la Maison royale de France et les Guise, ils participent activement aux nombreux évènements politiques et alliances des XVIe siècle et XVIIe siècle, telles la Ligue et la Fronde[4]. Leur implication dans le cours des évènements aboutit à leurs difficultés financières et à de lourdes dettes malgré leurs importantes possessions en Savoie et en France.

La branche s'éteint en 1659[3].

Liste des Savoie-Nemours

  • 1514-1533 : Philippe de Savoie-Nemours (né en 1490, mort à Marseille le ), comte apanagiste de Genève, fils du duc Philippe II et frère du duc Charles III de Savoie (1486-1553). Son neveu François Ier lui donna le duché de Nemours. Il épousa Charlotte d'Orléans-Longueville (1512 † 1549 ; fille du duc Louis de Longueville), arrière-petite-fille du duc Louis Ier de Savoie, le père du duc de Savoie Philippe II.
  • 1533-1585 : Jacques de Savoie-Nemours (né à Vauluissant le , mort à Annecy le ), comte puis premier duc de Genève en 1564, fils du précédent. Il se distingua durant les guerres de Religion contre les protestants. Il épousa Anne d'Este (1531 † 1607), veuve de François de Guise, petite-fille de Louis XII et Anne de Bretagne, et aussi de Lucrèce Borgia.
  • 1585-1595 : Charles-Emmanuel de Savoie-Nemours (né le , mort le à Annecy), fils du précédent, duc de Nemours et de Genevois. Il fut impliqué dans les nombreuses intrigues de la Maison de Guise, il était le demi-frère d'Henri Ier de Guise le Balafré, le chef de la Ligue catholique, opposée aux Huguenots. Après l'assassinat du Duc de Guise, il continua durant des années la lutte contre les Huguenots, et fut le gouverneur de Paris alors que la ville était assiégée par les troupes Henri IV. Il défendit victorieusement la capitale mais fut battu à la bataille d'Ivry. Toujours en guerre, il ne se maria pas.
  • 1595-1632 : Henri Ier de Savoie-Nemours (né à Paris le , mort à Paris le ), frère du précédent, duc de Nemours et de Genevois. Il épousa Anne de Lorraine (1600 † 1632), duchesse d'Aumale, fille de Charles Ier de Lorraine-Guise (un petit-fils maternel de Diane de Poitiers et Louis de Brézé, ce dernier lui-même petit-fils maternel de Charles VII et Agnès Sorel) et de Marie d'Elbeuf (autre branche des Lorraine-Guise).
  • 1632-1641 : Louis de Savoie-Nemours (né en 1615, mort le ), fils du précédent, duc de Nemours, de Genevois et d'Aumale. Il ne se maria pas.
  • 1641-1652 : Charles Amédée de Savoie-Nemours (né à Paris le , mort à Paris le ), frère du précédent, duc de Nemours, Genevois et Aumale. Il prit une part active dans les troubles de la Fronde qui agitèrent la minorité de Louis XIV, et commanda l'armée des princes avec le duc de Beaufort, son beau-frère. Il fut tué lors d'un duel. Il épousa Élisabeth de Bourbon-Vendôme (1614 † 1664), fille de César duc de Vendôme (fils d'Henri IV et Gabrielle d'Estrées), d'où deux filles : Marie-Jeanne Baptiste duchesse de Genevois, d'Aumale et de Savoie (mère de Victor-Amédée II : d'où la suite des ducs de Savoie puis des rois d'Italie, et Louis XV, son petit-fils) ; et Marie-Françoise reine de Portugal.


Références

  1. Perrillat 2015, p. 12-14.
  2. a et b Catherine Santschi, « Genevois » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  3. a et b Paul Guichonnet, Nouvelle encyclopédie de la Haute-Savoie : Hier et aujourd'hui, Montmélian, La Fontaine de Siloé, , 399 p. (ISBN 978-2-84206-374-0, lire en ligne).
  4. a et b Guy Gavard (préf. Paul Guichonnet), Histoire d'Annemasse et des communes voisines : les relations avec Genève de l'époque romaine à l'an 2000, Montmélian, La Fontaine de Siloé, coll. « Les Savoisiennes », , 439 p. (ISBN 978-2-84206-342-9, lire en ligne), p. 78.

Voir aussi

Bibliographie

  • Réjane Brondy, Bernard Demotz, Jean-Pierre Leguay, Histoire de Savoie : La Savoie de l'an mil à la Réforme, XIe-début XVIe siècle, Ouest France Université, , 626 p. (ISBN 2-85882-536-X). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Jean-Bernard Challamel, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes. Le Genevois et Lac d'Annecy (Tome III), Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN 2-7171-0200-0).
  • Pierre Duparc, Le comté de Genève, IXe – XVe siècle, t. XXXIX, Genève, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, coll. « Mémoires et Documents », , 128 p..
  • Laurent Perrillat, « Les apanages de Genevois au XVe siècle. quelques résultats de recherches sur les institutions et les hommes », Etudes savoisiennes, no halshs-01023760,‎ (lire en ligne)
  • Laurent Perrillat, L'apanage de Genevois aux XVIe et XVIIe siècles : pouvoirs, institutions, société (tome I), vol. 113, t. 1, Académie salésienne, , 540 p. (lire en ligne).
  • Laurent Perrillat, L'apanage de Genevois aux XVIe et XVIIe siècles : pouvoirs, institutions, société (tome II), vol. 113, t. 2, Académie salésienne, , 1070 p. (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

  • (en) Charles Cawley, « Central France - Gâtinais, Orléans, Bourges, Sancerre H. Ducs de Nemours (Foix, Medici, Savoie) », sur fmg.ac/MedLands (Foundation for Medieval Genealogy) (consulté en )
  • Catherine Santschi, « Genevois » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  • icône décorative Portail de l'histoire de la Savoie
  • icône décorative Portail du royaume de France