Test de condensation de Cauchy

Portrait d'Augustin Louis Cauchy

En analyse mathématique, le test de condensation de Cauchy, démontré par Augustin Louis Cauchy[1], est un critère de convergence pour les séries : pour toute suite réelle positive décroissante (an), on a

S := n 1 a n < +  si et seulement si  T := k 0 2 k a 2 k < + {\displaystyle S:=\sum _{n\geq 1}a_{n}<+\infty {\text{ si et seulement si }}T:=\sum _{k\geq 0}2^{k}a_{2^{k}}<+\infty }

et plus précisément[2]

S T 2 S {\displaystyle S\leq T\leq 2S} .

Exemples d'applications

Pour tout réel positif α,

  • la série de Riemann n 1 1 n α {\displaystyle \sum _{n\geq 1}{\frac {1}{n^{\alpha }}}} a même comportement que sa « série condensée » k 0 2 k 1 ( 2 k ) α = k 0 ( 2 1 α ) k . {\displaystyle \sum _{k\geq 0}2^{k}{\frac {1}{(2^{k})^{\alpha }}}=\sum _{k\geq 0}(2^{1-\alpha })^{k}.} Cette dernière est une série géométrique, qui converge si et seulement si α > 1.
    Pour α = 1, c'est la preuve par Oresme de la divergence de la série harmonique ;
  • la série de Bertrand n 2 1 n ( ln n ) α {\displaystyle \sum _{n\geq 2}{1 \over n\,(\ln n)^{\alpha }}} converge si et seulement si sa « condensée » k 1 2 k 2 k ( ln ( 2 k ) ) α = k 1 1 ( k ln 2 ) α {\displaystyle \sum _{k\geq 1}{2^{k} \over 2^{k}\,(\ln(2^{k}))^{\alpha }}=\sum _{k\geq 1}{1 \over (k\ln 2)^{\alpha }}} converge, c'est-à-dire (d'après l'étude de la série de Riemann) si α > 1 ;
  • il en est de même pour la série n 3 1 n ln n ( ln ln n ) α , {\displaystyle \sum _{n\geq 3}{1 \over n\,\ln n\,(\ln \ln n)^{\alpha }},} etc[3].

Généralisation

On peut remplacer les puissances de 2 par celles de n'importe quel entier strictement supérieur à 1[3]. Plus généralement, Jan Cornelis Kluyver (de)[4] a montré en 1909[5] que pour toute suite réelle positive décroissante (an), les séries

a n , ( n k + 1 n k ) a n k , ( n k n k 1 ) a n k e t N k a n k {\displaystyle \sum a_{n},\quad \sum (n_{k+1}-n_{k})a_{n_{k}},\quad \sum (n_{k}-n_{k-1})a_{n_{k}}\quad {\rm {et}}\quad \sum N_{k}a_{n_{k}}}

sont simultanément convergentes ou divergentes, pour toutes suites d'entiers positifs (nk) et (Nk) telles que (nk) soit strictement croissante et ((nk+1nk)/Nk) et (Nk+1/Nk) soient bornées. (Schlömilch avait établi[6] le cas particulier nk = k2, Nk = k.)

Notes et références

  1. A.-L. Cauchy, Cours d'Analyse, 1821 — Œuvres complètes, 2e série, t. 3, 1897, chap. VI, § 2 [lire en ligne].
  2. Pour une démonstration, voir par exemple cet exercice corrigé sur Wikiversité.
  3. a et b Émile Borel, Leçons sur les séries à termes positifs, Gauthier-Villars, (lire en ligne), p. 3-6.
  4. (en) « Jan Cornelis Kluyver », sur proofwiki.org.
  5. Thorild Dahlgren (sv), Sur le théorème de condensation de Cauchy, Lund, (lire en ligne), chap. III, p. 48-49.
  6. (de) O. Schlömilch, « Ueber die gleichzeitige Convergenz oder Divergenz zweier Reihen », Zeitschr. f. Math. u. Phys., vol. 18, no 4,‎ , p. 425-426 (lire en ligne).
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