Vassilis Alexakis

Vassilis Alexakis
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Vassilis Alexakis en 2013.
Données clés
Nom de naissance Βασίλης Áλεξάκης
Naissance
Athènes, Grèce
Décès (à 77 ans)
Athènes, Grèce
Activité principale
Écrivain
Distinctions
Prix Bonardi 1983
Prix Alexandre-Vialatte 1992
Prix Charles-Exbrayat 1992
Prix Albert-Camus 1993
Prix Médicis 1995
Prix de la nouvelle de l'Académie française 1997
Prix Édouard-Glissant 2003
Grand prix du roman de l'Académie française 2007
Prix de la langue française 2012
Auteur
Langue d’écriture français, grec
Genres
roman, récit

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Vassilis Alexakis (en grec moderne : Βασίλης Αλεξάκης, Vasílis Alexákis), né le à Athènes[1],[2] et mort le dans cette même ville[3],[4], est un écrivain franco-grec[5], auteur d'une importante œuvre romanesque. Il écrit à la fois en français et en grec, sa langue maternelle.

Biographie

À l'âge de 17 ans, Vassilis Alexakis reçoit une bourse et emménage à Lille pour étudier le journalisme. La bourse étant insuffisante, il doit travailler à la plonge dans un restaurant. Après ses études de trois ans, il rentre en Grèce pour cause de service militaire mais revient s'installer à Paris en 1968 après le coup d'État militaire d'avril 1967.

Diplômé de l'École supérieure de journalisme de Lille (ESJ), Vassilis Alexakis a collaboré comme journaliste, dessinateur humoristique et chroniqueur à plusieurs journaux, dont Le Monde, La Croix, La Quinzaine littéraire et durant quinze ans Le Monde des livres. À la radio, il a régulièrement participé à l'émission Des Papous dans la tête sur France Culture et a écrit des pièces radiophoniques[6][source insuffisante].

Bien que fréquemment présenté dans la presse comme un écrivain franco-grec[4],[7], Vassilis Alexakis déclare ne jamais avoir entrepris de démarche pour obtenir la nationalité française, se considérant comme un « écrivain grec francophone »[8],[9].

Écriture

Son œuvre, partagée entre deux cultures, est empreinte d'une tendre ironie et nous fait pénétrer au cœur de l'histoire intime et universelle. Au sujet de l'usage de ses deux langues dans son œuvre, Vassilis Alexakis fait remarquer qu'« il y a d'abord eu la période française. J'ai écrit en français les trois premiers romans, où le contact avec la langue est encore relativement distant. Il m'est plus facile de faire de l'humour en français, du coup ce sont des livres plus légers. Il y a, ensuite, un virage avec Talgo, le premier livre écrit en grec où je fais la preuve que ma manière d'écrire reste la même en passant d'une langue à l'autre, que je ne trahis aucune des deux langues et qu'aucune ne me trahit »[10].

Dans la logique de sa revendication d'une double culture, il s'est opposé récemment aux restrictions qui touchent l'immigration en France : « L'identité française est le produit d'un dialogue avec le monde qui a commencé il y a bien longtemps, bien avant la naissance de la France et qui est aussi ancien que le mot dialogue lui-même. L'attachement que j'ai pu avoir pour ce pays quand j'étais adolescent était dû en partie à des étrangers, ou tout au moins à des Français d'origine étrangère, à Van Gogh et à Salvador Dali, à Kopa et à Piantoni, à Beckett et à Ionesco. [...] Dans un pays où le tiers de la population est issu de l'immigration, faire obstacle à l'arrivée de nouveaux étrangers est une façon de mettre en péril plutôt que de sauvegarder l'identité française »[11].

Œuvre

Romans et récits

  • Le Sandwich, Julliard, 1974, 202 p. ; réédition chez Stock, 2013 (ISBN 978-2-234-07531-3)
  • Les Girls du City-Boum-Boum, Julliard, 1975, 188 p.
  • La Tête du chat, Le Seuil, 1978, 157 p. (ISBN 2-02004891-4)
  • Talgo, Le Seuil, 1983, 157 p. (ISBN 2-020-06334-4)
traduit du grec par l'auteur
  • Contrôle d’identité, Le Seuil, 1985, 192 p. (ISBN 2-020-08675-1)
  • Paris-Athènes, Le Seuil, 1989, 214 p. (ISBN 2-02-010470-9)
  • Avant, Le Seuil, 1992, 236 p. (ISBN 2-020-13000-9)
prix Alexandre-Vialatte 1992 ; prix Charles-Exbrayat 1992 ; prix Albert-Camus 1993
prix Médicis 1995
  • Le Cœur de Marguerite, Stock, 1999, 426 p. (ISBN 2-234-05157-6)
  • Les Mots étrangers, Stock, 2002, 320 p. (ISBN 2-234-05503-2)
  • Je t’oublierai tous les jours, Stock, 2005, 283 p. (ISBN 2-234-05797-3)
  • Ap. J.-C., Stock, 2007, 396 p. (ISBN 978-2-234-05793-7)
grand prix du roman de l'Académie française 2007

Nouvelles

  • Pourquoi tu pleures ? , Éd. Romiosini-Schwarze Kunst (Allemagne), 1991
    • rééd. illustrations de Jean-Marie Antenen, éd. Quiquandquoi (Suisse), 2001
  • Papa : et autres nouvelles, Paris, Fayard, 1997, 186 p. (ISBN 2-213-59866-5)
prix de la nouvelle de l'Académie française 1997.
    • rééd. Paris, Didier FLE, "Mondes en VF", 2012[12]
  • Le Colin d’Alaska, illustrations de Maxime Préaux, Paris, 1999.
  • « Je t'oublierai tous les jours », Dix ans sous la Bleue, collectif, Stock, 2004.

Autres

  • Mon amour ! (dessins), 1978
  • Les Grecs d’aujourd’hui (guide de voyage), éditions Balland, coll. « Pour voyager au présent », 1979 (ISBN 2-7158-0200-5), 159 p.
  • Le Fils de King Kong (aphorismes), 1987
  • L’Invention du baiser (aphorismes), illustrations de Thierry Bourquin, 1997.
  • L’Aveugle et le Philosophe (dessins), Éd. Quiquandquoi (Suisse), 2006

Cinéma

  • 1967 : Abraham a engendré Isaac, Isaac a engendré Jacob, Jacob a engendré... (Avraam egennise Isaak, Isaak egennise Iakov, Iakov egennise...) court-métrage, avec Yórgos Panoussópoulos : réalisateur, scénariste
  • 1982 : Je suis fatigué court métrage[13]
  • 1984 : Nestor Carmides passe à l’attaque
  • 1989 : La Table
  • 1991 : Les Athéniens (grand prix du Festival de Chamrousse 1991)

Distinctions

Décorations

Prix

Notes et références

  1. Vassilis Alexakis sur le site de La république des lettres.
  2. Certaines sources indiquent Santorin comme lieu de naissance. Dans Je t'oublierai tous les jours, l'auteur s'explique à ce sujet : « Quand on me demande où je suis né, comme le fait le journaliste de Libération, je réponds parfois – c'est ce que je lui ai dit – "à Santorin". C'est un petit mensonge que justifie cependant une vérité. Les trois mois d'été que nous passions tous les ans sur cette île jusqu'au séisme de 1956 ont laissé une empreinte bien plus durable dans mon esprit que notre vie à Callithéa. J'avais douze ans cette année-là. Je n'ai gardé que très peu de souvenirs des étés qui ont suivi, des colonies de vacances où tu m'envoyais et où je ne restais d'habitude que trois ou quatre jours. Au fond de ma mémoire domine incontestablement le rocher de Santorin ». Vassilis Alexakis, Je t'oublierai tous les jours, Folio no 4488, éditions Gallimard, 2007, p. 162.
  3. (he) « Απεβίωσε ο συγγραφέας Βασίλης Αλεξάκης », Kathimerini,‎ (lire en ligne)
  4. a et b « L’écrivain franco-grec Vassilis Alexakis est mort », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  5. « Mort de Vassilis Alexakis, écrivain franco-grec et « homme émerveillé » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Télérama, 27 octobre 1999[précision nécessaire]
  7. « L'écrivain franco-grec Vassilis Alexakis, prix Médicis pour "La langue maternelle", est mort à 77 ans », France Info, 12 janvier 2021.
  8. Alain Leauthier, « Ambidextre du texte », Libération, 3 août 2004.
  9. [PDF] Anthoula Rontogianni et Katerina Spiropoulou, « L’enjeu de la traduction chez Vassilis Alexakis », in La Traduction à l’épreuve de l’écriture : poétiques et expérimentations, TTR, vol. 25, no 2, 2e semestre 2012, pp. 45–71.
  10. La Grèce en héritage, entretien avec Thierry Guichard, publié dans Le Matricule des anges, no 85, juillet-août 2007, pp. 18-23.
  11. Le Monde, du 7 décembre 2007[précision nécessaire]
  12. "Papa et autres nouvelles" sur le site de l'éditeur.
  13. Le Monde, 8 février 1983
  14. Nicolas Guégan, « Le prix de la langue française pour Vassilis Alexakis », Le Nouvel Obs,‎ (lire en ligne)

Annexes

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  • Vassilis Alexakis, sur Wikiquote

Bibliographie

  • Thierry Guichard, « Vassilis Alexakis, Athènes sur Seine », dans Le Matricule des anges, no 85, juillet-, p. 15-17.
  • Marianne Bessy, Vassilis Alexakis: Exorciser l'exil, Rodopi, 2011, 290 p. (ISBN 978-9042033115)
  • Alain Ausoni, « Quand Vassilis Alexakis tricote le moi translingue », dans Revue critique de fixxion française contemporaine, no 3, 2011.

Liens externes

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